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De la liberté d’expression

Un bien collectif

Si la liberté d’expression était seulement un droit individuel, une majorité de personnes disant « je me fiche de tous ces trucs, je n’ai rien à dire ni à cacher » suffirait à légitimer la censure et la surveillance de masse.

Au passage il faut noter la vision individualiste de ce type de propos « je me fiche que mon voisin ait des choses à dire ou à cacher » qui a comme corollaires « je n’ai pas envie d’entendre ce qu’il aurait à dire » et « s’il a des choses à cacher c’est que c’est illégal ». Évidemment l’individualisme fait partie des maux qui rongent nos sociétés, mais c’est un autre sujet.

Mais la liberté d’expression est également un bien collectif, et c’est à ce titre qu’elle doit être protégée. La question oriente bien sûr la réponse, et la question à poser pour refléter l’aspect collectif serait plutôt « faites vous aveuglément confiance au pouvoir en place pour défendre l’intérêt collectif ? »

En d’autres termes, même si l’on n’a rien à dire ni à cacher, la sauvegarde de la liberté d’expression nous concerne tous autant.

Penser mondial

Bien sûr, tous les pouvoirs imposent des limites à la liberté d’expression.

Ces limites sont parfois acceptables et globalement acceptées par la population : c’est le cas en France par exemple des propos d’incitation à la haine, de propagande terroriste, de pédopornographie etc. Les EU ont même inscrit la liberté d’expression au premier amendement de leur constitution : là bas les limites sont plus larges (mais à noter que si le parti Nazi y est autorisé, divulguer des moyens pour lire des DVD est interdit par le DMCA).

Malheureusement, la plupart des populations vivent sous des régimes autoritaires et souffrent de restrictions à la liberté d’expression destinées à réprimer les propos dissidents et assurer la stabilité du régime. Le prétexte en est invariablement la sauvegarde de l’ordre public, et peut-être que certains citoyens le croient.

Or sur Internet les frontières géographiques sont obsolètes, on ne peut plus se contenter de penser au niveau local d’un pays ou d’un continent.

Ces préalables sont nécessaires pour comprendre que si la surveillance de masse et la censure sont possibles sur Internet, elles seront abusées pour opprimer la plus grande partie de la population mondiale.

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