Lorsque l’économie prend le pouvoir sur le politique, l’acte de vote traditionnel perd son sens. Les gouvernements élus ne semblent plus en mesure de représenter leurs citoyens face à des investisseurs ou des créanciers. L’ancien ministre des finances grèques en témoigne.
Dans ce contexte les actes d’achet ou d’investissement sont devenus une nouvelle forme de vote. Il ne s’agit plus bien sûr d’un vote citoyen, où tout votant a une voix. Le pouvoir d’achat devient un pouvoir politique, dont la répartition n’est certes pas très égalitaire.
Soigner l’image de marque et communiquer sur l’éthique sont devenus des nécessités pour les enteprises car elles dépendent de la confiance qu’elles inspirent à leurs consommateurs. Chaque révélation sur des pratiques douteuses, chaque scandale, se traduit par une baisse du chiffre d’affaiers. Boycotter une marque à cause de ses pratiques, ou changer ses habitudes de consommation, sont devenus des actes politiques.
Les citoyens n’ont pas perdu le pouvoir, mais la modalité du vote a changé : c’est désormais tous les jours et il ne se passe plus dans l’urne mais dans les magasins. Chaque campagne publicitaire est une campagne électorale. Et dans tous les cas, un vote éclairé requiert des citoyens consommateurs bien informés.