Les algorithmes trient l’information présentée à chaque utilisateur. Mais parce qu’il y a des services de « type 3 », il est possible de personnaliser pour chacun l’information, publicitaire ou pas, qu’on lui présente.
Du coup, chaque utilisateur est exposé à des informations différentes. Et c’est un cercle vicieux : plus on regarde une information, plus le même type d’information sera mise en avant par les algorithmes, et plus on regardera ce même type d’information, s’enfermant ainsi dans des « bulles » bien confortables, loin des informations qui pourraient remettre en question nos propres idées. Dans certains cas, les algorithmes de recommandation mènent à la radicalisation.
Bien sûr, ce phénomène n’est que le reflet de ce que cherchent les utilisateurs. D’ailleurs ce phénomène existait de tout temps : ne choisissait-on pas son journal et ses fréquentations en fonction de nos goûts ? N’a-t-on pas toujours eu (statistiquement encore) une certaine tendance communautariste à rechercher des opinions semblables aux nôtres plutôt que la confrontation à des contraires ?
Mais avant, il y avait d’une part un nombre relativement limité de sources d’information, et d’autre part une certaine localité de cette information. Quelques chaînes de télévision, quelques stations de radio, quelques journaux. On se retrouvait nombreux, sur un territoire défini, à partager une « carte du monde » commune.
Maintenant ce n’est plus le cas : chaque utilisateur est également une source d’information potentielle pour les autres (on parle « d’amis » ou de « follower » sur les réseaux sociaux). Même la langue n’est plus une barrière vu l’ubiquité de l’Anglais et les performances des traducteurs automatiques.
Du coup, deux voisins peuvent avoir du monde des « cartes » bien différentes, et donc leurs possibilités d’échanger seront très réduites. Chacun enfermé dans sa « bulle » d’informations, qui n’intersecte pas la « bulle » de l’autre. En revanche, des personnes aux antipodes géographiques peuvent se retrouver dans une « bulle » commune et avoir plein de choses à échanger.
En même temps que la personnalisation pose des problèmes de cohésion sociale et de gouvernance sur un territoire, elle permet à chacun de se trouver des affinités dans le monde entier, créant des ponts de compréhension et réduisant les risques de conflits.