La théorie de l’information parle de rapport signal/bruit. Dans un environnement « bruyant » sélectionner l’information a autant si ce n’est plus de valeur que la créer. C’est notamment le modèle des « followers », « amis » ou « cercles » des réseaux sociaux : chaque utilisateur du réseau devient un curateur des informations qu’il reçoit, il crée un fil d’informations auquel tout autre utilisateur peut s’abonner.
Ce fonctionnement s’apparente à celui que l’on retrouve au niveau biologique entre les neurones du cerveau. Ils s’interconnectent les uns aux autres par des synapses. Et certains neurones auront plus d’influence que d’autres.
La nouveauté n’est pas le mécanisme qui a existé depuis que les sociétés existent, c’est l’échelle planétaire qu’autorise Internet. Auparavant les connexions étaient socialement et géographiquement limitées. Désormais ces connexions ne dépendent plus des distances. Ni des classes sociales : « sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien » sauf si vous le dites.
Mais quelle conscience a un neurone de l’intelligence du cerveau dont il fait partie ? Quelle conscience a-t-il des décisions qui dépendent des signaux qu’il émet ? Par comparaison, quelle conscience avons-nous des conséquences des signaux que nous émettons sur l’intelligence planétaire à laquelle nous appartenons ?